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04 novembre 2020

Des créateurs français inspirants

Certains créateurs français me semblent tout à fait armés pour traverser les turbulences actuelles. Et pas seulement parce que leurs bijoux précieux sont accessibles. En voici trois.

 

 

Charlotte Chesnais, un style et un réseau

Quel succès ! Pas un department store ou presque qui n’ait référencé les bijoux de Charlotte Chesnais, cette fille au réseau solide. Elle a travaillé avec Vincent Daré avant d’entrer dans le studio de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga. Toutes les filles de 7 à 77 ans rêvent de ses pièces ergonomiques formées par des cercles, des ovales, des courbes et des droites qui se croisent, s’emboîtent, s’enroulent autour du poignet, passent sur la main avant parfois de devenir une bague. Elle est la première à avoir démocratisé ces nouveaux portés auparavant esquissés par des créateurs d’avant-garde : une prouesse qui l’ancre définitivement dans la joaillerie comme avant elle, une Marie-Hélène de Taillac pour les pierres de couleur.

 

Marc Deloche, un développement maîtrisé

Marc Deloche (également architecte) distribue ses bijoux en argent très graphiques et souvent genderless uniquement dans ses boutiques. Doucement mais sûrement… La première en 2000 à Toulouse, sa ville natale a été suivie par une autre à Bruxelles et enfin à Paris, il y a à peine un an. Aujourd’hui il produit l’essentiel dans son atelier situé à deux pas de chez lui, le reste étant sous-traité en France. « Ce schéma mis en place depuis plus de 20 ans donne c’est vrai une visibilité réduite à mes bijoux mais il a aussi des avantages », explique le créateur. Alors que les department stores sont en grande difficulté, pas de problème de commande et de stock. Lors des confinements, il peut aussi mettre même la main à la pâte dans ses ateliers pour répondre aux commandes passées sur son e-shop. Sa production étant 100% française, elle peut aussi redémarrer très vite. De quoi bien gérer les stop and go

 

Anne-Sophie Baillet pour Atelier Paulin, le concept du flex-store

En 2015, Anne-Sophie Baillet lance Atelier Paulin des bijoux façonnés en fil de métal précieux en forme de lettre, de chiffre, de symboles, etc. Son idée de génie tient à l’organisation de sa marque : les bijoux, personnalisables, sont depuis le début réalisés par des artisans à leur domicile, ce qui lui a permis de continuer à produire lors du premier confinement. Dans les grands magasins comme Le Bon Marché ou chez Merci, un artisan le réalise devant le client sur un établi. Au souci humain répond aussi celui du développement durable, l’établi ayant l’avantage d’être facilement déplacé, démultiplié, enlevé contrairement au corner en dur. Permettant d’être souple et réactif, il fait aussi écho au flex office consistant en l’absence de bureau attitré sur le lieu de travail.

 

Bonne chance à tous !

 

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